Aujourd'hui nous allons déguster un peu de liesse. Je déconne pas, hein, je te refais pas le coup de la mère échevelée qui raconte des blagues pourries. Si tu veux rigoler à mes dépens aujourd'hui c'est gratuit.

Je suis naïve.

Quand j'étais môme je croyais à plein de choses. Dieu, par exemple.

 Mais c'est un vaste débat. Je croyais à l'infaillibilité de mes parents. Je croyais que Saint Nicolas savait vraiment des choses secrètes sur moi. Je croyais qu'il y avait un crocodile dans les toilettes. La nuit, j'y allais en courant. Il remontait les escaliers derrière moi sans bruit, le traître. Et je croyais aussi au gros ours planqué dans les armoires qui attend que tu aies le dos tourné pour te foutre la peur de ta vie.

J'ai vieilli. Je suis toujours naïve.

Quand j'avais 18 ans, (bon, 25 en fait), j'ai cru un rigolo qui me racontait qu'on mettait des fermetures éclair aux femmes après 4 césariennes. Niaise, je vous dis. Je préfère dire que j'ai confiance dans le genre humain. Qui irait raconter des conneries pareilles, hein ?

Ce petit con, je l'ai aussi cru quand il m'a dit qu'il m'aimait. Ce n'est que quand il m'a quitté que j'ai fouillé ses affaires et retrouvé les lettres d'amour de son ex. C'est ballot.

J'ai filé mon numéro de téléphone à un jeune roumain frigorifié dans la rue.

J'ai été méga inquiète pour ce boutonneux qui voulait se suicider à cause de moi. Il a avalé un tube d'effelralgan.

J'ai encore vieilli. Je suis toujours naïve.

Je suis maman. Et j'ai cru tous les médecins et toutes les sages-femmes jusqu'à mon accouchement. Mais c'est comme Dieu ou l'allaitement : ça mérite un article à soi tout seul.

Hier, à la crèche, j'ai vu la petite brutasse du coin (15 mois, elle terrorise la section) tendre les bras vers ma fille. J'ai félicité l'enfant qui voulait faire un câlin, que c'est trop meugnon...

La brutasse encouragée s'est dirigée vers mon bébé à moi, et l'a poussé de ses bras tendus pour la faire tomber. 2 fois. Salope.

Prions pour que ma fille n'ait pas hérité de mes gênes trop bons, trop cons.